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Le paysage comptable luxembourgeois est en constante évolution. En effet, le Luxembourg, en tant que hub financier européen de renom, connaît des ajustements périodiques dans ses pratiques comptables pour s’adapter aux normes internationales et aux besoins changeants de ses entreprises. Pour se mettre en conformité, votre entreprise doit obligatoirement rester informée des changements récents. Faisons le point sur la refonte du droit comptable luxembourgeois.

Qu’est ce que le droit comptable ?

Le droit comptable est un ensemble de règles pour gérer les chiffres et les comptes d’une entreprise. Ces règles aident à noter, classer et garder une trace des informations financières de base.  Elles permettent également de présenter des rapports qui reflètent fidèlement la situation financière, le patrimoine et les résultats de l’entité à la fin de la période comptable.
L’utilisation d’une structure ascendante et d’une approche basée sur des listes vise à améliorer la clarté et la compréhension du cadre comptable commun, renforçant ainsi la sécurité juridique.

Cadre légal

Le 28 juillet 2023, un texte législatif relatif à la comptabilité, aux états financiers annuels et consolidés des entreprises, ainsi qu’aux rapports associés, a été soumis à la Chambre des Députés. Ce texte, également connu sous le nom de « Projet de loi de réforme du droit comptable luxembourgeois« , vise à abolir la fonction de commissaire en droit des sociétés. À partir de la présentation de ce projet de loi en juillet 2023, on estime que le processus de transposition en droit national prendra environ un à deux ans.
Par conséquent, la loi devrait prendre effet vers la fin de l’année 2024 ou en 2025. Elle s’appliquerait pour la première fois aux comptes annuels et consolidés des entreprises dont les exercices débutent le 1er janvier 2025 ou au cours de l’année 2025.

Le motif de cette refonte du droit comptable luxembourgeois

L’objectif de ce projet est de moderniser entièrement la réglementation comptable luxembourgeoise applicable aux entreprises, afin de la rendre plus moderne, mieux organisée et plus accessible. Cette refonte du droit comptable vise également « un juste équilibre entre l’adossement à la directive comptable 2013/34/EU et l’adaptation aux spécificités nationales ».

Les modifications majeures

La refonte du droit comptable luxembourgeois comporte de nombreux changements. Voici un bref aperçu des changements majeurs qui ont été opérés :
  • Le regroupement des règles comptables sous une loi comptable globale
  • L’adoption d’une méthode « bottom up » et d’une liste de disposition
  • La création d’une nouvelle catégorie d’entreprises appelée « micro-entreprises » et l’augmentation des seuils financiers pour les petites entreprises
  • L’instauration de l’obligation d’audit pour les sociétés holding qualifiées de « grandes holding »
  • L’extension de l’applicabilité de la loi comptable globale à diverses autres catégories d’entreprises
  • La modernisation du régime comptable des entreprises dissoutes et en liquidation
  • La suppression de la fonction de commissaire

immeuble avec écriture luxembourg

Méthode « Bottom up » et méthode par liste

Afin d’accroître la clarté du droit comptable luxembourgeois, il est préconisé d’adopter une approche ascendante, également appelée « bottom-up, » telle qu’introduite par la directive 2013/34/UE, en y incluant les micro-entreprises (voir point 4). Conformément à cette structure, le régime applicable aux « petites entreprises » devient la base commune pour toutes les entreprises, à l’exception des micro-entreprises. Pour les entreprises de taille moyenne et grande, ainsi que pour les entités d’intérêt public, des obligations supplémentaires s’ajoutent à ce cadre de référence. Cette démarche ascendante et la méthode de listage devraient favoriser une meilleure clarté et compréhension du droit comptable commun, renforçant ainsi la sécurité juridique.

Élargissement des normes comptables applicables

Le projet de loi prévoit d’élargir la portée du droit comptable en incluant de nouvelles catégories d’entités, à savoir :
  • Les sociétés civiles.
  • Les associations agricoles, les mutuelles d’assurance et les fonds de pension.
  • Les Fonds Communs de Placement (FCP).
  • Les sociétés à vocation commerciale temporaire ainsi que les entreprises commerciales en participation.
Aussi, les SCSp seront soumises à des nouvelles exigences en matière de divulgation et de publication.

Augmentation des seuils financiers pour les petites entreprises et création de micro-entreprises

La directive 2012/6/UE, qui a été ultérieurement incorporée dans la directive 2013/34/UE, a instauré un système facultatif destiné aux micro-entreprises. Ces dernières sont définies comme celles qui, au cours de deux exercices successifs, ne dépassent pas deux des trois critères suivants.

tableau seuil financier

Abrogation de la fonction de commissaire

La suppression de la fonction de commissaire en droit des sociétés a été décidée afin de clarifier la mission de contrôle confiée au commissaire et d’éviter toute confusion pour les investisseurs étrangers, notamment dans un contexte international où la distinction entre le commissaire luxembourgeois et les professionnels de l’audit pouvait être mal comprise.
Le législateur permet désormais aux actionnaires ou associés de petites entreprises de demander un contrôle contractuel de leurs comptes en recourant à un réviseur d’entreprises ou à un expert-comptable, et ce, en inscrivant cette préférence dans leurs statuts, par exemple.

Création de la catégorie des grandes entreprises holdings et l’introduction d’une exigence d’audit

Le présent projet de loi maintient les entreprises holding dans la catégorie des petites entreprises. Par contre, il introduit une exigence de contrôle légal des comptes annuels par un réviseur d’entreprises agréé pour les grandes entreprises holding. 
Les grandes entreprises holding sont définies comme celles dont le total de bilan est supérieur à 500 millions d’euros. La directive 2013/34/UE permet aux États membres d’imposer ce contrôle légal des comptes à certaines ou à toutes les petites entreprises en fonction des spécificités nationales.
Le régime de préparation des comptes annuels applicable aux entreprises holding, quelle que soit la taille de leur bilan, demeure le régime des petites entreprises. Sauf pour une obligation supplémentaire d’inclure en annexe des informations sur les entreprises dans lesquelles elles détiennent des participations. 
Cette information est essentielle pour garantir une image fidèle des comptes. En ce qui concerne les grandes entreprises holding dont le total de bilan dépasse 500 millions d’euros, elles seront dorénavant tenues de faire auditer leurs comptes annuels.
 

tableau entreprise holding

Cas des sociétés dissoutes et en liquidation

Pour moderniser le régime comptable des sociétés dissoutes et en liquidation, il faut prendre des mesures pour combler ses lacunes et le rendre plus en phase avec les besoins actuels. Tout d’abord, le projet de loi propose que le droit comptable standard continue de s’appliquer, moyennant quelques ajustements, aux sociétés en situation de discontinuité, que ce soit avant ou après leur dissolution suivie de la liquidation. Concrètement, l’article 321-2, paragraphe 5, prévoit que lorsque l’entreprise ne peut plus poursuivre ses activités ou n’a plus l’intention de le faire, les principes comptables généraux, les méthodes comptables et les critères d’évaluation doivent être adaptés pour refléter la situation de discontinuité de l’exploitation de l’entreprise. Cette adaptation concerne également les sociétés dissoutes et en liquidation. Ces ajustements des principes comptables ont pour objectif de faciliter la préparation des états financiers annuels, permettant ainsi une identification plus précise des actifs à réaliser et des passifs à liquider, avec une comptabilisation et une évaluation adéquates.

Clôture de la liquidation

Lors de la clôture de la liquidation, il est proposé de maintenir, moderniser et expliciter l’obligation actuellement prévue par l’article 1100-15, 1er alinéa de la loi modifiée de 1915. Cette obligation concerne l’établissement des états financiers de clôture de liquidation mettant en évidence l’apurement des passifs à travers la réalisation des actifs durant l’ensemble de la période de liquidation. En ce qui concerne l’examen de ces états financiers de clôture de liquidation, il est prévu que les commissaires à la liquidation pourront être assistés dans le cadre de leur mission par un expert-comptable ou par un réviseur d’entreprises. Désormais, les états financiers de clôture de liquidation devront être déposés auprès du RCS. En fonction de la forme juridique de l’entreprise, ceux-ci doivent être publiés au RESA.
 
NB :  Le projet de loi n’a pas encore reçu l’approbation du gouvernement luxembourgeois. Dès que ce projet sera en vigueur, ReGeLux prendra soin de le faire savoir. Pour de plus amples informations, nous vous encourageons à consulter le lien suivant : https://www.cc.lu/en/all-information/opinions-legislation/detail/pl-refonte-du-droit-comptable?tx_ccavis_avis%5Bpage%5D=1&cHash=09db08d45e50157140f19d6e8b5b82a

 

 

DÉPARTEMENTS SOCIAL & COMPTABILITÉ

Sandra MOREIRA
Responsable du service social
Tél : + 352 283 280 23
Mail : social@rege.lu

Déborah DIEBOLD
Manager comptabilité
Tél : + 352 283 280 08
Mail : d.diebold@rege.lu

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